Mbumba Love, 15 ans, est enfant reporter dans la ville de Matadi, province du Kongo Central.

Je m’appelle Mbumba Love, enfant reporter dans la ville de Matadi, province du Kongo central. Je suis élève en 2ème année littéraire au lycée Vuvukieto à Matadi, et j’ai 15 ans.

À l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle ce samedi 28 mai 2022, je veux vous partager l’expérience de mes premières menstrues.

 

Quand j’ai eu mes règles pour la première fois

J’ai été surprise par mes premières règles. En fait, on ne m’avait rien dit à l’avance, ni à l’école, ni en Famille. 

Alors, lorsque j’ai vu du sang couler, j’ai eu peur en me disant que je me suis blessée dans mes parties intimes. En plus, j’avais des douleurs au bas ventre et au niveau des seins, des nausées et une envie continue d’aller aux toilettes.

 

En fait, je n’étais plus la même personne. J’avais l’impression que mon corps ne fonctionnait plus normalement. Enfin, j’étais devenue nerveuse.

Je n’avais encore que 13 ans et j’habitais avec ma grand-mère. Je lui avais dit ce qui m’arrivait. Sa réponse? “Tu es devenue une vraie femme”. Vraiment? Voilà tout ce que j’ai reçu comme réponse. 

Elle m’a aussi précisé que ce phénomène est normal dans la vie d’une femme et que chaque mois, je verrai du sang. Je me suis sentie un peu soulagée. 

Ma grand-mère m’a ensuite acheté une bande hygiénique. Il fallait donc apprendre à comment l’utiliser et comment faire son hygiène menstruelle.

Elle m’a dit qu’il faut toujours que je change ma lingette à chaque fois qu’elle est pleine et me laver deux à trois fois par jour pendant les menstrues. Et c’est là que la suite devient intéressante. Ma grand-mère m’a aussi dit de faire attention aux relations intimes avec les hommes parce que je risque maintenant de tomber enceinte et gâcher mon avenir.

 

Difficultés liées à l’hygiène menstruelle 

Dans mon quartier, l’accès à l’eau devient difficile. Et pendant les menstrues, il est difficile de maintenir son hygiène et entretenir les toilettes de la maison pour éviter les infections. 

Hormis cela, quand mes règles me surprennent à l’école, j’ai du mal à me protéger.  Bien qu’étant au lycée où on trouve que des filles, mon école ne prévoit pas des lingettes hygiéniques et pilules en cas de douleurs intenses aux menstrues.

J’ai aussi peur d’utiliser les toilettes de l’école, elles sont sales. 

J’invite tous les écoliers à bien utiliser les toilettes de nos écoles. Il faut les garder propres pour prévenir les infections, surtout chez les filles. 

Et aux responsables des écoles, de nous fournir des installations de qualité pour nous permettre une meilleure hygiène menstruelle, mais aussi de nous en parler.