Martine, 16 ans, est une Enfant Reporter de la ville de Beni à l’est de la RDC.

La gratuité de l’enseignement primaire est un programme figurant dans la constitution de la République Démocratique du Congo (RDC) depuis des décennies. Ce programme a ENFIN été lancé pour l’année scolaire 2019-2020 dans les établissements publics sur toute l’étendue du pays.

La crainte de certains enseignants

Certains enseignants sont satisfaits de cette mesure parce qu’ils sont pris en charge par l’Etat mais d’autres ont des inquiétudes sur le mécanisme mis en œuvre pour l’effectivité de ce programme. Dans ce programme, seuls les enseignants ayant des numéros matricules recevront leurs rémunérations de la part de l’Etat.

« Personnellement, je ne sais pas pourquoi je continue d’enseigner », confie un enseignant de la ville de Beni. « Je devrais plutôt me lancer dans les affaires pour gagner quelque chose parce que dans l’enseignement c’est devenu compliqué pour nous qui n’avons pas de numéro matricule ».

Une gratuité aux conséquences inattendues

Du côté des parents, cette mesure les arrange mais aussi les inquiète du fait que certains enseignants vont partir ou vont se mettre en grève et ne pas enseigner.

Les élèves, eux, se trouvent dans un dilemme. Ils pensaient qu’après le lancement de ce programme, les enseignants seront bien payés et pourront enseigner comme il le faut. Mais malheureusement certains enseignants sont entrés en grève…

« Dans mon école, les cours n’évoluent plus bien comme avant », confiait Angel, un élève à l’Institut de Beni, avant l’arrêt des cours à cause du coronavirus. « Les enseignants ne s’intéressent plus aux cours parce qu’ils ne sont pas pris en charge par l’Etat et cela nous porte préjudice ».

Nous demandons au Gouvernement congolais de prendre des mesures adéquates afin d’améliorer les conditions des enseignants dans la mise en œuvre du programme de la gratuité de l’enseignement primaire.