Laetitia Vyakuno, 15 ans, est Enfant Reporter de la ville de Beni au Nord-Kivu. Elle a intégré le programme en décembre 2021 suite à une formation de plusieurs jours sur les droits de l’enfant, la participation et sur comment écrire des articles de blog.

Le jour de Noël 2022 a été triste pour Lisette. Cette fille se souvient de l’explosion d’une bombe à Beni, dans la province du Nord-Kivu. Lors de cette explosion en décembre 2021, sa cousine et une vingtaine d’autres personnes sont mortes dans un restaurant.

Je m’appelle Laetitia Vyakuno, enfant reporter de la ville de Beni, et j’ai 15 ans. J’ai échangé avec Lisette sur les souvenirs qui lui reviennent à l’approche de la fin de l’année.

En fait, le 25 décembre 2021, Lisette et beaucoup d’autres personnes sont allées fêter dans un restaurant sur le boulevard Nyamwisi à Beni. Et donc, personne ne savait qu’il pouvait y avoir une explosion ce jour-là. En effet, le jour de Noël est consacré à la nativité de l’enfant Jésus. Noël, c’est aussi, pour plusieurs personnes à Beni, la fête des enfants.

En effet, la fête de Noël 2021 a été la plus traumatisante de l’histoire de ma ville et la pire journée pour Lisette et d’autres familles qui ont perdu leurs proches dans l’attaque à la bombe.

« J’étais trop attachée à ma cousine que j’aimais beaucoup. Depuis sa mort, je déteste le jour de la Noël. Chaque fois que j’entends parler de la Noël, je pense à la mort de ma cousine », regrette Lisette.

 

Traumatisme permanent

 

Depuis ce jour, Lisette vit dans la peur. Je crois qu’elle est traumatisée parce qu’elle a peur de fréquenter des lieux publics  pendant les fêtes. Elle reste à la maison parce qu’elle a peur de mourir comme sa cousine. Lisette n’est pas la seule à avoir un mauvais souvenir de la fête de la nativité.  Lors de cette attaque à Beni, beaucoup de familles ont perdu des proches et aucune prise en charge psychologique n’a été accordée à toutes ces personnes et à certains enfants qui risquent d’être traumatisés à vie.

 

Il faudrait un suivi psychologique

Après une telle attaque, je pense que l’Etat congolais et d’autres structures de prise en charge psycho-sociale devaient organiser un suivi pour les personnes affectées par l’explosion de la bombe à Beni. En fait, la sécurité devrait être renforcée à Beni pour que les gens puissent vivre en paix, sans avoir peur de mourir.

Les autorités doivent veiller à protéger les enfants et organiser leur prise en charge psychologique après des situations traumatisantes. Cela peut permettre à ces enfants de mieux grandir en étant équilibrés psychologiquement.