Je m’appelle Kasong Yav Israëlla, je suis enfant reporter de la ville de Lubumbashi en République Démocratique du Congo. J’ai 16 ans. La mesure instituant la gratuité de l’enseignement est en application à Lubumbashi comme ailleurs, dans les écoles conventionnées et les écoles publiques.
Je continue malheureusement à voir beaucoup d’enfants de ma ville marcher sous le soleil, avec de la marchandise sur la tête. D’autres encore se livrent à la mendicité.
J’ai rencontré Marc, un garçon de 14 ans qui vend au centre-ville. Aujourd’hui, il vit avec ses trois sœurs dans la maison de ses défunts parents. Depuis leur disparition, Marc a arrêté de rêver. Il doit travailler pour nourrir ses soeurs, car c’est lui l’aîné de la famille.
Aucun membre de sa famille élargie n’a accepté de les prendre en charge. Il vend des sapins pour prendre soin d’elles et subvenir à leurs besoins, car c’est lui l’aîné de la famille. Ni lui, ni ces sœurs ne sont scolarisés, et ils ne bénéficient d’aucune assistance.
Marc a des journées très difficiles, il quitte la maison vers 6 heures du matin, et vend en moyenne 30 sapins par jour. Il gagne 3000 FC par jour et épargne 1000 FC.
A Lubumbashi, plusieurs enfants connaissent les mêmes difficultés que Marc. Ils ne peuvent pas étudier parce que leurs rêves ont été brisés par les circonstances de la vie.
Je demande donc aux autorités d’envisager de prendre en charge tous ces enfants, dans le cadre de la gratuité de l’enseignement. La convention internationale des droits de l’enfant souligne non seulement que l’État a l’obligation de rendre l’enseignement primaire obligatoire gratuit mais aussi d’encourager l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire accessibles à tout enfant et d’assurer à tous l’accès à l’enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun.
Il est important que l’Etat s’assure de l’accès à l’éducation de tous les enfants.