Freddy est un Jeune Reporter de Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental

La République Démocratique du Congo, mon pays, traverse une période de crise sanitaire liée au coronavirus. Comme nous le savons tous, le coronavirus se propage par le fait de se saluer à la main, de se tenir à moins d’un mètre avec les autres et de toucher les objets contaminés. Pour stopper cette la propagation rapide du coronavirus, le Gouvernement congolais a pris des dispositions dans tout le pays.

Des dispositions contraires aux droits de l’enfant

L’une des décisions prises par les autorités est la fermeture des comptoirs de diamants, les restaurants, les entreprises, les boutiques et les lieux publics. Tout ceci a été décidé pour lutter contre la propagation du coronavirus qui n’a ni remède ni vaccin approprié. Comment comprendre ces mesures qui empêchent les parents de travailler pour que les enfants mangent correctement et soient en bonne santé ?

Le travail procure aux parents des moyens pour subvenir aux besoins de leurs enfants mais ces derniers temps, ils ne travaillent plus. Cela fait presque deux mois que certaines familles souffrent pour trouver à manger. Mais où trouver à manger si ce n’est qu’en vendant les meubles de la maison pendant que la décision des autorités reste la même ?

Ce qui m’étonne, c’est que le Gouvernement congolais ne se soucie pas des conditions de vie des personnes qui ne savent pas se débrouiller autrement alors qu’ils ont la charge de nourrir leurs enfants chaque jour.

Un constat amer

Dans mon quartier à Mbujimayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental, j’ai fait un constat amer. Dans une famille de 4 enfants dont le père travaille à une salle de cinéma et la mère une ménagère, les parents n’arrivent plus à nourrir leurs enfants. Ils demandent l’assistance à leurs proches pour pouvoir trouver à manger.

Pourtant, ces enfants ont droit à une bonne alimentation. Un droit bafoué pour le moment à cause des mesures prises par Gouvernement dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Au moment où j’écris ces lignes, la santé des enfants de cette famille se détériore déjà surtout la cadette, Kapinga, qui manifeste les signes de la malnutrition.

Mourir du coronavirus ou mourir de faim ?

L’article 24 de la Convention internationale des droits de l’Enfant stipule que « les parties s’efforcent d’assurer la bonne réalisation intégrale du droit susmentionné et en particulier, prennent les mesures appropriées pour lutter contre la maladie et la malnutrition ».

Si le Gouvernement congolais ne se réveille pas pour voir ce qui se passe , je suis certain que des familles seront sauvées du coronavirus mais vont mourir de faim. Que vont devenir ces enfants ?

Je demande à notre Gouvernement de revoir les mesures prises dans le cadre de la lutte contre cette maladie pour permettre aux enfants qui sont dans la même situation que Kapinga de manger correctement grâce au travail de leurs parents.