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Ancien Enfant Reporter, Jospin Benekire est aujourd'hui Volontaire des Nations Unies de l'UNICEF à Goma et encadreur des Enfants Reporter. Il est passionné par la photographie et la vidéo.

Le Nord-Kivu redevient le théâtre de la guerre. Ce qui fait qu’il y a mouvement de la population. Rutshuru est devenu le lieu de rencontre de toute les populations qui fuient la guerre à Bunagana et dans les environs. Parmi les nombreux camps de déplacés nous avons visité le camp Rugabo 2. Maman Mwamini Elisabeth, déplacée de guerre et responsable dans ce camp, nous parle des réalités auxquelles ils font face.

 

Tout est difficile, à Rutshuru

« A Rutshuru, la vie semble plus difficile que jamais », nous raconte-t-elle. « Nous sommes obligés de tout acheter, alors qu’à Bunagana nous vivions du fruit de nos champs. Il faut acheter de l’eau, de la nourriture, etc. Et les moyens ne sont toujours pas disponibles. Personne ne s’est préparé à cette réalité. Nous avons très faim et les enfants souffrent maintenant ».

 

L’accès à l’eau est un grand problème

« Nous avons un sérieux problème d’eau, parce que nous n’avons pas de récipients qui puissent stocker des quantités suffisantes. Souvent nous avons de l’eau à 4 heures du matin. Et aux alentours de 5 heures voire 6 heures, l’accès à l’eau n’est plus possible ». Maman Mwamini Elisabeth explique qu’au problème d’accès à l’eau s’ajoute celui de sa qualité.

 

Baraquement pour déplacés de guerre à Rutshuru (@ponabana)

 

La situation est encore plus complexe pour les femmes, surtout en ce qui concerne leur hygiène intime. Le manque d’eau les expose à des infections, et les serviettes hygiéniques ne sont pas disponibles. A cela, il faut ajouter l’absence totale d’intimité, hommes, femmes et enfants étant confinés dans le même espace. « Nous dormons avec les hommes et les enfants. Nous sommes très exposées et nous exposons les autres. Avoir de bandes hygiéniques ici ça n’existe pas».

Maman Elisabeth Mwamini demande au gouvernement de mettre un terme à la guerre et, en attendant, de faire que les conditions de vie des déplacés soient plus humaines.

Les déplacés de guerre vivent dans des conditions très difficiles, nous en sommes conscients. Nous demandons au gouvernement de fournir des efforts pour mettre fin à la guerre et permettre à chacun de retrouver sa vie.