Volonté est un Enfant Reporter de la ville de Beni à l'est de la République Démocratique du Congo.

La maladie à virus Ebola a méchamment frappé l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Dans les territoires de Beni et Butembo, on a observé de nombreuses pertes de vies humaines, et particulièrement des enfants et des femmes.

Les enfants ont été plus que jamais touchés par cette épidémie.

Plus fort qu’Ebola

A l’âge de 13 ans, Emmanuel est l’un des survivants de la maladie. « J’ai présenté les signes de la maladie au mois de décembre 2019 et ma mère m’avait caché dans la maison pour que les relais communautaires ne se rendent pas compte qu’il y avait un malade chez nous », explique le jeune garçon. Au début, la mère d’Emmanuel a décidé d’acheter des médicaments à la pharmacie pour soigner son enfant mais en vain.

« Je me suis senti très mal et j’ai décidé d’aller moi-même à l’hôpital », continue le garçon qui a profité d’une absence de sa mère pour se rendre au centre de santé le plus proche. Une fois arrivé sur place, il a immédiatement été transféré au centre de traitement Ebola. « J’ai été soigné jusqu’à ce que je sois complètement guéri », raconte Emmanuel. Arrivé dans son quartier, la majorité de ses amis et voisins avaient peur de lui. « Même dans notre famille à la maison, certains ont eu peur de moi », avoue le garçon.

Des survivants face au poids de la société

Les enfants survivants de la maladie à virus Ebola font face à la stigmatisation dans leur communauté. De nombreuses personnes continuent à les pointer du doigt et refusent de s’approcher d’eux. « J’ai vécu la vraie stigmatisation surtout le premier mois », explique Emmanuel. Aujourd’hui encore, le jeune garçon fait face à des réticences. « Il y a quelques amis qui ne jouent plus avec moi, parce qu’interdits par leurs parents », a ajouté Emmanuel.

Stigmatiser les survivants de la maladie à virus Ebola les expose aux traumatismes, à la solitude ou, plus grave encore, au suicide. Nous, Enfants Reporters, demandons à l’Etat d’intensifier les sensibilisations communautaires pour que ces guéris soient considérés comme toute autre personne.