Davina MABELA, 15 ans est enfant reporter de Kipushi, dans la Province du Haut Katanga

La ville de Kipushi, plusieurs écoles n’ont pas des toilettes. Dans certains établissements comme l’institut Kipushi, on trouve des toilettes, mais elles sont bouchées. Du coup, les élèves vont dans la brousse ou chez les voisins.   

 

Lorsque je suis allé visiter ce vendredi 28 juillet les toilettes de l’école Kipushi, elles sont impraticables. Difficile même d’y entrer et les élèves vont en brousse pour se soulager. Odeurs d’urine, manque de savon ou encore saleté : l’insalubrité dans les toilettes de cette école répugne la grande majorité des élèves. C’est une école de 1400 élèves. Et elle n’a que trois portes de toilettes. Pendant la recréation, les élèves ne peuvent pas les utiliser.  

 

Les élèves exposés à l’insécurité  

 

 Lorsque les élèves vont à l’extérieur de l’école pour chercher des toilettes, ils sont exposés aux dangers liés notamment à l’insécurité. Certains élèves sont kidnappés par des bandits et les filles sont violées.  

Trois toilettes presque bouchées pour 1 400 élèves à l'institut Kipushi. Les élèves vont se soulager en brousse

Les élèves ne savent pas utiliser les toilettes, Kipushi, 2021 (@ponabana)

 

L’école Kipushi par exemple, c’est une grande école qui existe depuis plusieurs années. Pourtant, jusqu’aujourd’hui les toilettes ne sont jamais réhabilitées. Elles sont bouchées. Où vont alors les élèves pour se soulager? Kaumb Nzam Nzam, élève en 5e des humanités pédagogique à l’institut Kipushi raconte que « pendant la recréation les élèves vont chercher des toilettes en dehors de l’école pour faire leurs besoins.

Depuis le début de l’année scolaire, les toilettes sont bouchées et dégagent une odeur insupportable. Les élèves font donc leurs besoins dans la brousse à 100m de l’école ».  

 

Les responsables mais aussi les élèves tous, s’intéressent à la brousse 

 

Partir se soulager en brousse c’est fuir l’état des toilettes. « Au retour de la brousse, les élèves sont punis. Ils sont accusés par les responsables de faire l’école buissonnière. Et pour entrer en classe, les élèves partis se soulager doivent chercher des justifications. 

Les enseignants eux aussi fuient les toilettes de l’école. Hommes et femmes, ils utilisent une toilette commune », poursuit l’élève.   

 Que les autorités scolaires devraient fournir des efforts pour construire ou arranger les toilettes dans des écoles de Kipushi. Cela permettra d’épargner aux élèves certaines maladies. Mais aussi, les élèves ne vont plus aller à l’extérieur et s’exposer à l’insécurité en dehors de l’école, à la recherche des toilettes.

 

Les enfants sont exposés aux maladies, les filles encore plus  

 

Trois toilettes presque bouchées pour 1 400 élèves à l'institut Kipushi. Les élèves vont se soulager en brousse.

 

 

Cette situation est delicate parce que les enfants sont continuellement exposés aux maladies. Les enfants souffrent de cette situation. J’ai lu sur un media français que selon une thèse  citée par l’Observatoire,  » ce sont les filles qui souffrent le plus des troubles recensés: incontinence urinaire, brûlures à la miction et constipation, douleurs abdominales », ajoutant que « cela influe davantage sur leur capacité à se concentrer ».

 

Encadreur  : Christian Maland