Âgés de 9 à 18 ans, les Enfants Reporters sont des filles et des garçons de toutes les origines sociales qui œuvrant pour la protection, l’éducation, la santé et la participation des enfants en RDC. Initiés à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et aux techniques journalistiques de base, les Enfants Reporters prennent conscience de leurs droits et font entendre leurs voix par le biais des différents supports de communication.

Protéger l’enfant c’est préserver l’avenir de notre nation et assurer le futur de notre pays. Tout enfant doit avoir un acte de naissance pour préserver ses droits, sa nationalité et lui permettre d’être scolarisé ou d’accéder aux services sociaux.

Action de défendre quelqu’un, de veiller à ce qu’il ne lui arrive pas de mal

Dans le cadre du projet de renforcement du système de la protection légale et sociale des enfants vulnérables et vulnérabilisés par les conflits armés soutenu par l’UNICEF, 1.200 enfants de la ville de Goma ont obtenu leur acte de naissance le vendredi 13 décembre 2019.

Lors de la cérémonie de remise des actes de naissances dans la salle du bureau d’Etat civil de la commune de Goma, les enfants étaient vraiment contents. Nous avons interviewé un jeune nommé Saidi âgé de 16 ans et sorti des forces armées.

Avec l’aide du centre de rééducation et d’encadrement dans lequel il est pris en charge, Saidi a pu obtenir gratuitement son acte de naissance, sans devoir payer les frais du jugement supplétif. Il est heureux de recevoir ce document qui lui permet d’être reconnu « enfant » parmi tant d’autres. Si Saidi avait obtenu son acte de naissance plus tôt, il aurait été reconnu par l’Etat et ses parents auraient pu le réclamer auprès des autorités lorsqu’il a été enrôlé dans les forces armées.

Nous avons aussi interviewé Lionel, âgé de 12 ans, qui venait de recevoir son acte de naissance. « C’est là où il y a toute mon identité qui déclare que je suis de nationalité congolaise », explique Lionel.

Pour obtenir cet acte de naissance il a fallu que sa mère aille au bureau de la commune pour l’enregistrer. Ce document a souvent été demandé à la maman de Lionel pour obtenir un bon médical ou un autre service mais elle ne savait pas quelle était la procédure. En se rendant au bureau de l’Etat-civil pour expliquer la situation, la famille a été identifiée et enregistrée pour bénéficier d’un jugement supplétif afin d’obtenir l’acte de naissance de Lionel.

Pour Lionel, l’acte de naissance représente beaucoup de choses : obtenir un bon de santé à l’hôpital, voyager, etc. Soulagé, Lionel demande aux autres parents de faire comme sa mère et de faire enregistrer la naissance de leurs enfants.

Un acte de naissance pour chaque enfant

Tout enfant a droit à la protection sans discrimination comme l’article 19 de la Convention relative aux droits de l’enfant le stipule. Plus encore, l’acte de naissance assure à l’enfant sa protection et lui permet de revendiquer ses droits en cas de violation. Chaque enfant doit avoir son acte de naissance comme stipulé dans l’article 7 de la même convention.

La Loi portant protection de l’Enfant précise que cet enregistrement peut être fait gratuitement dans les 90 jours qui suivent la naissance. Si ce délai est dépassé, il est possible d’obtenir un jugement supplétif auprès du juge pour enfants mais cette procédure est coûteuse et donc inaccessible pour les familles les plus vulnérables.

Nous recommandons à tous les parents de faire enregistrer leurs enfants dans le délai légal et gratuit des 90 jours qui suivent la naissance. Nous encourageons aussi le Gouvernement congolais et ses partenaires de multiplier les jugements supplétifs car il y a encore beaucoup d’enfants qui ne sont pas encore enregistrés à l’Etat civil.


Article écrit par Ramazani et Feza, deux Jeunes Reporters de la ville de Goma au Nord-Kivu.