Jemima Mukendi, 15 ans, est Enfant Reporter de Kipushi. Elle a commencé à écrire sur le blog des jeunes en 2021.

Je me nomme Jemima Mukendi, enfant reporter de la ville de Kipushi, dans la province du Haut-Katanga. J’ai 16 ans. J’ai visité l’Institut Imani à Kipushi, dans le quartier Petty. Je suis désagréablement surprise de constater qu’il n’y a pas de robinet, ni de puits d’eau, encore moins une fontaine dans l’enceinte de l’école. Et pourtant, nous traversons une période sanitaire difficile avec la pandémie de la COVID-19.

 

Dans la ville de Kipushi, par moments, le choléra et les maladies de main sale peuvent être évités en se lavant régulièrement les mains. Avec la COVID-19, le lavage de mains est parmi les gestes barrières les plus faciles, je trouve à appliquer. Mais c’est sans compter sur les écoles qui n’ont pas d’eau. Qui n’ont pas de toilette. Qui n’ont rien quoi, enfin! 

 

Aller puiser de l’eau, c’est la principale punition à l’école

 

L’école Imani n’a pas d’eau et les élèves vont puiser de l’eau (@PonaBana)

« Les élèves qui arrivent en retard vont chercher de l’eau à 2 km pour approvisionner l’école. C’est la principale punition de l’école contre les élèves retardataires », raconte William Ngoy William Ngoy,15 ans et élève en 3ème secondaire, il fait la section pédagogique.

D’où vient qu’il faut punir les élèves en les envoyant puiser de l’eau ?  C’est pas juste, je trouve. Jedidia, enfant reporter à Kinshasa a justement écrit un article sur les sanctions à l’école qui s’apparentent à la maltraitance pour enfant. Je pense qu’on est pas si loin de cette réalité.

Les faits que les élèves vont puiser de l’eau loin de l’école peut avoir des conséquences sur leurs résultats en classe. Et surtout que certains enfants sont régulièrement punis.

 

Pas d’eau dans cette école, mais aussi, pas de toilette

 

Je ne sais pas comprendre. Ni expliquer peut-être avec les bons et justes mots, mais ici, il n y a pas de toilette. Voilà, c’est dit. Enfin, les toilettes sont bouchées depuis « près de cinq ans », selon les élèves.

Moi, je n’en reviens pas.

William, lui, nous l’affirme avec désolation. Et comment font les élèves pour aller au petit coin entre 7 et 13  heures ? Eh bien, ils demandent aux voisins tout autour de l’école. 

 

Les autorités locales et les responsables des écoles doivent trouver une solution 

 

Je demande aux autorités locales de trouver une solution à ce problème au risque d’exposer les élèves à des problèmes de santé.

La Regideso (société nationale pour Régie de distribution d’eau) devrait adopter d’urgence une politique appropriée pour que l’eau ne manque pas dans les écoles.

Ces écoles reçoivent beaucoup d’élèves. Avec la pandémie, comment avoir des kits pour le lavage de mains s’il n’y a pas d’eau dans les écoles.