Maki âgé de 17 ans. Il est vendeur de pâtes d’arachides dans les rues de la ville de Bunia, dans la province de l’Ituri. Il a été accusé d’être enfant sorcier par sa famille. Il nous a raconté son histoire.
« J’ai commencé à vendre les pâtes d’arachides depuis que j’ai 12 ans. À l’époque, je partais à l’école jusqu’au jour où j’ai été accusé de sorcellerie par mes parents. Ils m’ont chassé de la maison », nous a-t-il raconté.
Cela fait bientôt 5 ans que cet adolescent est commerçant, vit dans la rue et dort à la belle étoile avec pour seule protection des sacs plastiques.
À Bunia, beaucoup d’enfants sont dans les rues. Ils sont pour la plupart non accompagnés. Pour diverses raisons, certains parents chassent leurs enfants, mais d’autres sont contraints d’aller vivre dans la rue et deviennent des petits commerçants. On sait tous que dans la rue, les enfants sont exposés à plusieurs dangers dont ils peuvent être victimes.
Les hommes de Dieu à la base des accusations
À Bunia, la plupart des enfants qui sont dans la rue disent avoir été accusés d’être sorciers. Souvent, ce sont des pasteurs, hommes de Dieu, qui accusent les enfants d’être sorcier. Et la situation se produit plusieurs fois et fait de nombreuses victimes.
Face à cela, il faut que le gouvernement congolais intervienne.
D’autres enfants se retrouvent dans la rue comme vendeurs d’articles suite à l’irresponsabilité de leurs parents. Bahati, âgé de 14 ans, et son jeune frère qui sont vendeurs ambulants de frites dans les rues de Bunia. Leur père travaille dans une carrière minière et leur mère ne sait pas nouer les deux bouts du mois. Du coup, les enfants sont donc contraints de passer toutes leurs journées dans la rue à vendre les produits que leur donne leur mère.
L’éducation est l’avenir des enfants
Je me demande si ces enfants ont un avenir? Malgré les difficultés que traversent ces enfants, il y a tout de même une lueur d’espoir qui se dessine. Maki, l’un des jeunes vendeurs, estime que le gouvernement doit construire un centre d’apprentissage de travaux communautaires et un centre d’accueil pour que les enfants puissent se retrouver. Il rêve de devenir ingénieur en construction.
La convention interventionnelle relative au droit de l’enfant en son article 32 interdit le travail mettant en danger l’enfant. En même temps, l’exploitation économique de l’enfant est prohibée. Je trouve que le gouvernement semble n’avoir absolument rien fait pour améliorer les conditions de vie de ces enfants.
Si l’enfant est réellement l’avenir du pays, alors le lendemain doit se préparer aujourd’hui. L’idée de Maki de construire un centre d’accueil pour les enfants est donc nécessaire. Nous voulons un pays avec moins de violations de droit de l’enfant. Et cela ne devient une réalité qu’avec quelques actions du gouvernement ainsi que la contribution de chacun pour construire un meilleur avenir des enfants.
Encadreur : Délice Wamusonia