Shukrani, 15 ans, est Enfant Reporter de la villa de Lubumbashi depuis plusieurs années. Formée par l’UNICEF, Shukrani encourage la participation et l’engagement des adolescents dans la province du Haut-Katanga.

J’habite à Kisanga, un des quartiers pauvres de la ville de Lubumbashi en République Démocratique Congo (RDC). Des gens sans grands revenus y vivent. Ce sont pour la plupart des femmes qui gagnent leur pain quotidien en s’adonnant à des activités agricoles et de petits commerces. Les hommes sont pour la plupart des conducteurs de motos.

En ma qualité d’Enfant Reporter, j’ai observé que de nombreuses mères de mon quartier s’empressent de nourrir leurs bébés de moins de 6 mois avec des bouillies faites à base de farine de maïs et voir même de certains plats destinés aux adultes comme la pâte ou le riz.

Pourquoi font-elles cela ? A cette question, la plupart des mamans ainsi que leurs maris répondent que le lait maternel est insuffisant pour subvenir aux besoins nutritionnels des bébés.

A côté de ces personnes, il y a des mamans qui allaitent exclusivement leurs bébés pendant les six premiers mois. C’est le cas de Solange, une jeune maman de 23 ans que j’ai rencontré lors de la campagne dénommée « Plus fort avec le lait maternel uniquement ». Nous avions mené cette campagne auprès de la communauté au cours de l’année 2020 avec l’appui de l’UNICEF.

Quels sont les bénéfices de l’allaitement maternel exclusif ?

Solange vit dans la même situation de pauvreté que l’ensemble de la population du quartier Kisanga. Elle bénéficie pourtant des bienfaits de l’allaitement maternel exclusif qui protège son enfant contre les maladies diarrhéiques. La diarrhée affecte la santé et est même à la base de la mortalité des petits enfants.

C’est grâce aux consultations prénatales que Solage a compris l’importance de l’allaitement maternel pour la santé de son futur bébé. Immédiatement après l’accouchement, elle a mis en pratique ces conseils en nourrissant exclusivement son bébé au lait maternel.

Pour Solange, le lait maternel n’est pas qu’un simple aliment pour l’enfant. C’est également une sorte de vaccin qui a permis à son bébé de ne pas tomber souvent malade. En effet, les bébés de ses voisines qui ne sont pas allaités exclusivement souffrent régulièrement de maladies diarrhéiques. Dans notre quartier, la population utilise l’eau des puits comme eau boisson et cela justifie la triste situation de ces enfants.

L’allaitement maternel exclusif est un droit

Par une simple observation du bébé de Solange, on voit qu’il est fort et présente une très bonne mine contrairement aux enfants de ses voisines. Agé aujourd’hui de 4 mois, le bébé de Solange montre une croissance physique très bonne. L’histoire de Solange m’a servi de témoignage lors de la campagne de sensibilisation sur l’importance de l’allaitement maternel exclusif.

La nutrition de l’enfant fait partie des droits reconnus à chaque enfant du monde, c’est ce qui avait motivé notre action en tant qu’Enfant Reporter pour promouvoir ce droit.

A travers cet article, je plaide pour que les autorités sanitaires de la province du Haut-Katanga puissent intensifier les campagnes d’information en faveur de l’allaitement maternel exclusif. Ces campagnes doivent être menées auprès des populations des quartiers périphériques et pauvres qui semblent méconnaître l’importance de l’allaitement exclusif.

La Convention internationale des droits de l’enfant stipule que les États parties doivent « faire en sorte que tous les groupes de la société, en particulier les parents et les enfants, reçoivent une information sur la santé et la nutrition de l’enfant, les avantages de l’allaitement au sein ».