Benjamin Masala, est enfant reporter de Kisangani, dans la province de la Tshopo.

Je me suis posé la question lorsque j’ai vu comment un enfant, présumé voleur, a été traité. Je m’appelle Benjamin Mosala et suis enfant reporter de Kisangani. En fait, un soir dans mon quartier, j’ai entendu des gens crier au voleur.

 

Je me suis précipité pour aller voir. D’autres personnes aussi allaient voir ce qui se passait.

Le voleur présumé qu’on suivait est un garçon qui doit avoir entre 15 et 17 ans. C’est encore un mineur. Alors, lorsqu’on l’a attrapé, les gens l’ont frappé et fouetté comme un animal, je dirais. L’enfant a été frappé sans retenue. A un moment donné, il a perdu connaissance. Pendant qu’on le frappait, je criais pour demander aux gens de ne pas le frapper. Pourquoi ne pas le conduire à un poste de police ?

Personne ne m’entendait visiblement. Lorsque l’enfant a perdu connaissance, ne parlait plus, c’est là qu’on décide de l’emmener à l’hôpital et on appelle la police.

Je pense qu’un enfant, même s’il a volé a aussi des droits. Et la population ne devrait pas se faire justice et surtout pas sur un enfant. L’article 19 de la CDE indique que « les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques… ».

Cela devrait aussi s’appliquer sur un enfant qui serait soupçonné ou accusé de vol. Apparemment, beaucoup de gens ignorent cette vérité. Je voudrais que les autorités compétentes puissent sensibiliser les populations sur la nécessité de protéger chaque enfant, malgré sa condition ou sa situation.

Encadreur : Alexis Kabwika