Moise Baderha est un enfant reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Dans la commune de Kadutu, plusieurs enfants sont utilisés comme vendeurs ambulants. Je m’appelle Moïse Baderha, je suis enfant reporter de la ville de Bukavu et élève finaliste au collège Saint Paul de Bagira. Plusieurs enfants de mon quartier profitent de ces vacances pour se lancer dans le petit commerce de grains de soja et cacahuètes.

 

 

Des grains de soja et des cacachuètes

Ce matin en allant chez ma grande-sœur, j’ai rencontré Séraphin près du petit marché de Buholo, en train de vendre des grains de soja grillés. Séraphin a 9 ans et étudie à l’école primaire de Buholo en 4ème année primaire. Il était devant chez lui, assis avec sa marchandise dans les bras..

Il avait une main sur la joue et l’autre tenait son plateau. Et c’est cela qui le plus a attiré mon attention. Sous un soleil accablant, il semblait ne plus savoir quoi faire, à part rester là et vendre sa marchandise. Je l’ai approché pour en savoir un peu plus sur sa situation.

 

Vendre pour préparer sa rentrée scolaire

Selon lui, sa maman lui avait donné 4000 FC pour qu’il puisse se lancer dans un petit business qui lui permettra de s’acheter quelques objets scolaires pour la rentrée de septembre. Il aimerait acheter une mallette et quelques cahiers, fruits de ses efforts propres.

Il a deux mesurettes de tailles différentes pour ses produits. La plus petite coûte 100 FC et la plus grande 300 FC. Le soleil ne lui facilite pas la tâche, mais visiblement il n’a pas le choix. Il supporte cette gêne que lui cause la chaleur intense. C’est en effet difficile de passer toute une journée sur une chaise, assis à attendre des acheteurs. Avec sa marchandise, il arrive à générer 1 000 FC de bénéfices tous les trois jours. Et tout ce qu’il gagne, il le donne à sa maman qui économise pour lui.

 

Un cas quasi généralisé

Il aimerait passer ses vacances comme d’autres enfants, mais sa situation familiale ne lui permet pas de se livrer à une autre activité. Il doit produire pour s’assurer une rentrée des classes. Son père ne travaille pas et sa mère tient une petite boutique dans laquelle elle vend quelques articles.

Alors que je discute avec Séraphin, plusieurs autres enfants s’approchent et l’entourent. Ils sont aussi marchands ambulants et préparent seuls leur rentrée scolaire. Ils sont vendeurs ambulants. Plus d’une dizaine d’enfants de presque mêmes âges qui devraient profiter des vacances en s’amusant et en apprenant de nouvelles choses, passent des journées en train de vendre les graines de soja et de cacahuètes.

 

L’exploitation économique des enfants par leurs parents est de plus en plus constatée dans la ville de Bukavu. Les parents devraient laisser les enfants profiter des vacances pour se reconstituer.