Tendresse Tambwe a 14 ans et est enfant reporter de la ville de Kipushi, dans le Haut-Katanga.

Le désaccord sur le choix des noms à donner à l’enfant retarde l’enregistrement à la naissance. Je m’appelle Tambwe Tendresse. J’ai 14 ans et je suis enfant reporter de Kipushi. Le 01 juillet dernier, je suis allé à la maternité au Centre de santé de référence Betty. J’avais appris que certains parents ont du mal pour donner un nom à leurs enfants à la naissance. Je me demandais pourquoi les enfants sont privés d’une identité à leur naissance ?

Chaque parent veut donner le nom d’un membre de sa famille

 

A mon arrivée, j’ai trouvé quelques mamans dans une salle de la maternité et l’une d’elles a accepté de me parler.

« Cela fait déjà trois jours que l’enfant est né. Il n’a pas de nom, pas de post-nom, ni même de prénom. Je sors demain de l’hôpital pour me rendre à la maison. Jusque-là, je me tiraille encore avec mon mari sur la question de l’identité de notre enfant. Chacun de nous préfère donner les noms de sa famille à l’enfant. confie une jeune maman que j’ai rencontrée», elle portait son bébé dans les bras.

 

« Mon mari veut donner au bébé le nom de son oncle, moi, je préfère mon père » 

 

« J’ai maintenant cinq enfants. L’aînée a le nom de la mère de mon mari. Le deuxième porte le nom de son père, le troisième porte le nom de son petit frère et le quatrième, c’est son oncle. Il veut que même ce dernier porte encore le nom de sa famille », se plaint la dame.

Elle a accepté d’être prise en photo et pas de donner son nom.

« Il y a trop de souffrances à porter un bébé neuf mois dans son ventre. Cela n’est pas une mince affaire.

Peut-être que celui-ci est mon dernier. Je préfère aussi donner le nom de mon père. Il est déjà décédé, paix à son âme », poursuit-elle.

C’est justement ça, l’une des causes de la mésentente entre les parents. Certains bébés rentrent à la maison avec leurs mères sans être enregistrés ni à la maternité, ni à l’état-civil.

Aujourd’hui, l’enregistrement à la naissance des enfants de moins de 5 ans en Afrique est de 52%, selon l’UNICEF.

 

Mais que dit la loi congolaise ?

 

Les articles 16 et 17 de la loi portant protection de l’enfant stipulent que « l’enfant a droit à une identité dès sa naissance. Cette identité est constituée d’un nom, d’un prénom n’ayant aucune connotation péjorative,  d’une date de naissance et d’une nationalité.

L’enfant a droit à un nom et à un prénom dès sa naissance conformément aux dispositions du code de la famille ». Il faudrait que les autorités puissent voir comment aider les familles à harmoniser leurs points de vue pour éviter que les enfants soient privés d’une identité à la naissance à cause des différends entre parents.

Depuis 2016, grâce à l’appui du gouvernement Canadien, l’UNICEF soutient l’État congolais et les acteurs de la société civile du Nord-Kivu en vue de mettre en place des actions et activités visant à renforcer le droit à l’identité pour chaque enfant.

Selon l’UNICEF, au total, 140 millions d’enfants devraient naître en 2021.