Marthine Mayang est enfant reporter de la ville de Lubumbashi, province du Haut-Katanga.

Cette année, j’ai fait la connaissance de Dorcas, une fille de 13 ans. Elle a abandonné ses rêves parce qu’elle est née « femme ». C’est triste.

En tout cas, son père lui a fait comprendre qu’une fille doit faire la coupe et couture. Je suis Marthine Mayang, enfant reporter de la ville de Lubumbashi et j’ai 14 ans.

 

Le rêve brisé d’une adolescente

 

En fait, Dorcas rêvait de faire des humanités commerciales afin de devenir un jour expert/e – comptable. Malheureusement, avant la rentrée scolaire de cette année, son père lui a fait comprendre que « les filles ne doivent pas faire des longues études. Il vaut mieux pour toi que tu sois couturière. Parce que, même si tu étudies beaucoup, tu finiras toujours par être épousée et ces études ne te serviront à rien », a martelé le père à sa fille.

 

Aujourd’hui Dorcas est en 3ème année technique coupe et couture et n’a plus envie de poursuivre ses études. « Depuis que mon père m’a dit que je finirai par être mariée et que je suis incapable de nourrir un jour ma famille, je vais à l’école juste parce que mes parents veulent un diplôme et non pas parce que je le veux. J’aurais voulu que mes parents croient en moi, non pas parce que je suis une fille mais d’abord parce que je suis un être humain et que le cerveau n’a pas de sexe », regrette Dorcas. La fille est découragée.

 

A Lubumbashi, d’autres filles ne font les études qu’ils aiment, tout simplement à cause des préjugés et des idées que les gens se font sur les filles. Certains parents sont même les premiers à décourager leurs enfants au lieu de les soutenir.

En effet, cette année, durant les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, je voudrais bien faire savoir quelques chose: le fait d’être une fille n’est pas un handicap, une incapacité ou encore un frein à la réalisation de ses rêves. Une fille qui se fixe des objectifs peut les atteindre comme un garçon. En fait, les enfants ne doivent pas être victimes de discrimination à cause de leur sexe. Et pourtant, certains parents ont encore des préférences entre les filles et les garçons. C’est dommage.

Carton orange

Comme au football, je donne un carton orange à toutes les personnes qui ne croient pas en la force des jeunes filles à participer au développement de leurs communautés. Une fille est capable. Aujourd’hui nous avons des femmes ministres, ingénieurs, etc. Il n’y a plus de place à la discrimination. Je me répète, le cerveau n’a pas de sexe. Une fille formée est aussi compétente que toute autre personne.