Abigaël, 22ans, est une ancienne Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle est aujourd'hui étudiante en droit et continue de s'impliquer pour les droits des enfants en encadrant à son tour les Enfants Reporters.

Le 16 juin 2018, en République Démocratique du Congo (RDC) comme partout dans le monde, on a célébré la Journée de l’Enfant Africain. A Kinshasa, une cérémonie officielle a été organisée à 80 km du centre-ville. Pour l’occasion, j’ai été désignée afin d’assurer la modération de la cérémonie, où intervenaient la Ministre du Genre, Enfant et Famille, la Ministre Provinciale en charge de l’Education, Environnement et Genre et plusieurs représentants d’organisations internationales.

Au cœur de l’action

C’était nouveau pour moi car je ne l’avais jamais fait auparavant. Normalement, c’est le Chef du Protocole qui assure la modération mais pour la Journée de l’Enfant Africain, ce sera moi. J’avais très peur car j’ai été formé aux techniques de plaidoyer et non pas à l’animation de cérémonies… Mais la journée du 16 juin est une journée pour les enfants, elle doit aussi être menée par les enfants ! Je vais donc assurer l’animation de cette cérémonie et montrer qu’un enfant peut mieux faire qu’un adulte.

Tout le monde se met en place et s’assoit. Le Chef du Protocole entonne l’hymne national et annonce à l’assistance que la cérémonie sera modérée par une Enfant Reporter. Je me retrouve en face d’un énorme public, composé d’enfants, de professeurs, de bourgmestres, de représentants d’organisations et mêmes de ministres.

Ma frousse commence à augmenter… Je présente le programme et j’appelle les intervenants, les uns après les autres. A cause du stress, au lieu d’appeler le Bourgmestre pour son mot de bienvenue, j’ai appelé le président du Comité Provincial des Enfants mais je me suis très vite rattrapée.

Je dois être attentive pour éviter un autre faux pas, qui pourrait faire croire que je n’étais pas à la hauteur. Petit à petit, ma frousse me quittait et je me sentais à l’aise. J’ai suivi attentivement les discours de chacun afin de me permettre d’adapter mes mots par la suite. A certains, j’ai même commenté très brièvement les propos de certains intervenants. Après la dernière intervention, je me suis dit intérieurement que finalement, ce n’est pas sorcier.

La participation des enfants en RDC

La participation des enfants peut se faire sous plusieurs formes. On peut faire des plaidoyers, écrire des articles et raconter des histoires mais on peut aussi être au cœur des activités qui nous concernent. Au lieu que ce soit un adulte qui fasse la modération, on peut aussi laisser un enfant le faire !

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