Aimée-Cesaire Kitenge, 15 ans, est enfant reporter de la ville de Kananga, dans la province du Kasaï-Central.

Je suis Aimée Césaire Kitenge, enfant reporter de la ville de Kananga et j’ai 16 ans. Le 14 mars dernier, j’ai participé à un briefing sur la poliomyélite au bureau UNICEF Kananga avec d’autres enfants  reporters, les U-reporters et les jeunes blogueurs.

 

Cette activité s’inscrivait dans le cadre de la campagne de riposte contre la poliomyélite qui devrait avoir lieu du 16 au 18 mars dans 11 provinces du pays. Les cibles sont les enfants de 0 à 59 mois.

Et pour toucher plus d’enfants, la stratégie maintenue est le porte à porte.

Pendant ce briefing, j’ai appris notamment que la poliomyélite peut fragiliser les jambes d’un enfant et affecter durablement sa mobilité. Cela m’a beaucoup touché. Alors, je me suis dit, heureusement que le vaccin existe pour prévenir cette maladie. Mon neveu qui a 23 mois sera donc vacciné.

Les vaccinateurs ne sont pas passés

Arrive alors le jour du lancement de la campagne. J’attends patiemment l’équipe de vaccination pour vacciner mon neveu. Malheureusement, elle n’est pas passée.

 Alors, je me suis dit qu’ils passeront sûrement le  deuxième jour. Encore une fois, les vaccinateurs ne sont pas passés. Je m’inquiète et me pose des questions pour savoir pourquoi les vaccinateurs ne sont pas venus pour vacciner mon neveu.

J’attends le troisième jour, c’était en fait le dernier jour de la campagne.

Vers 17h, mon neveu n’était toujours pas vacciné. Alors je me souviens que lors du briefing, il a été dit qu’il y aura deux jours de rattrapage pour les enfants non vaccines. Ces journées sont appelées journées de ratissage.

Le premier jour du ratissage, le 20 mars, j’ai emmené mon neveu dans le centre de santé le plus proche de chez nous et je l’ai fait vacciner. Je suis soulagée et je suis sûre que mon neveu est protégé contre la poliomyélite.

Curieusement, il y a beaucoup d’autres familles où les vaccinateurs ne sont pas passés. J’ai posé la question à d’autres voisins qui m’ont confirmé que les vaccinateurs ne sont pas passés chez eux. J’en ai profité pour les sensibiliser à emmener leurs enfants au centre de santé le plus proche.

Ensemble, luttons contre la polio

Mais, je me demande, pourquoi les vaccinateurs ne sont pas passés dans certaines maisons qui sont en plein centre-ville de Kananga? Il est vrai que dans certains bâtiments, les maisons sont étages. Peut-être que les vaccinateurs n’ont pas pu monter les différentes marches comme il n’y a pas toujours d’ascenseur. En tout cas, pour moi, cela n’est pas une raison. En fait, rien n’explique le fait que certains enfants ne puissent pas être vaccinés. Tous les enfants méritent d’être protégés contre la poliomyélite.

Si je n’étais pas au briefing, je n’aurais peut-être pas appris cette information.

Et, je demande à la Division provinciale de la Santé qui s’occupe des différentes campagnes de vaccination, de veiller à ce que les vaccinateurs aillent partout pour vacciner les enfants.

Je demande également aux parents d’être attentifs et souples. En fait, même si les vaccinateurs ne passent pas à la maison, il faudrait emmener les enfants dans les centres de santé le plus proche pour les faire vacciner.

Ensemble, luttons contre la poliomyélite.