Jessica, 16 ans, est enfant reporter dans la ville de Matadi, province du Kongo Central.

Je m’appelle Jessica Elonga et je suis enfant reporter dans la ville de Matadi, province du Kongo central. J’ai 15 ans. Je vous raconte l’histoire d’Alpha, une jeune fille qui m’a agréablement surprise par ses ambitions. Alpha a 9 ans et elle étudie dans une école des sourds, muets à Matadi. Son rêve, c’est de devenir l’interprète pour les enfants malentendants et les sourds-muets.

 

En fait, Alpha fréquente l’école Espérance, une nouvelle école spécialisée construite à Matadi pour des élèves en situation de handicap, en particulier les sourds-muets et malentendants.

Dans la ville, les élèves des écoles dites « normales », notamment ceux de l’institut Mgr Lubaki semblent etre impressionnés et curieux par cette école spécialisée. Prisca Kiyedi est ma collègue de classe à l’institut Mgr Lubaki. Elle se demande même « comment les enfants qui ne parlent pas et n’entendent pas peuvent-ils étudier ? ».

Certains élèves pensaient même que cette école n’était qu’un centre de formation spécialisée et qui ne respecte pas forcément le programme national. Faux, l’école suit un cursus normal. Mon école se situe dans un complexe où est se trouve également la nouvelle école des enfants sourds-muets et mal entendant de la ville de Matadi. Depuis deux ans déjà, cette école attire l’attention des élèves de mon école.

Je crois que c’est important d’avoir des écoles spécialisées comme ça pour des élèves qui ont besoin d’attention soutenue et continue. Il y a trois mois, un atelier a été organisé par le ministère du Handicap pour harmoniser la langue des signes dans tout le pays.

 

L’école est ouverte à tous les enfants

 

Un jour, nous avons décidé d’aller demander quelques renseignements auprès des responsables de cette école pour savoir si « Espérance » est une école pouvant accueillir tous les enfants. Ils nous ont confirmé que c’est une école normale avec un parcours normal et des enseignements du programme national.

Les responsables soulignent que l’école accueille tous les enfants. Avec ou sans handicaps. La formation mélange les enfants sourds, muets et malentendants.

 

Le langage des signes fascine Alpha 

 

Alpha est l’une des élèves qui fréquente l’école Espérance. Elle apprend la langue des signes. Elle m’a parlé de sa passion pour les enfants sourds-muets.

« J’aime les enfants sourds-muets. Ils sont une catégorie la plus marginalisée dans ma communauté », dit alpha. « Ma mère enseigne dans cette école. Elle avait l’habitude de m’emmener ici quand j’avais 4 ans. Après, j’y ai pris goût. Je suis allée faire l’école normale, la première et deuxième primaire », raconte-t-elle

 

Alpha a fait l’interprète le jour de l’inauguration de l’école 

 

À chaque fois qu’elle devait rejoindre sa maman à l’école spécialisée, Alpha proposait à sa mère son inscription dans cette école. Mais sa mère n’acceptait pas le choix de sa fille.

« Pendant pratiquement un an, j’ai eu de longues discussions avec ma mère pour la convaincre afin qu’elle accepte mon choix. Mon seul argument est que, plus tard, je voudrais devenir l’interprète des enfants sourds-muets dans la société » explique Alpha.

Aujourd’hui Alpha est la plus heureuse. Son grand rêve se réalise petit à petit. Le jour de l’inauguration de l’école « Espérance », Alpha a fait l’interprète dans son école. Elle goûte déjà à un bout de son rêve. C’est un travail noble que les éducateurs amènent les sourds-muets à l’instruction ou à l’éducation.

                      

Encadreur : Ange Lumpuvika