Rubin Mulungano et un Enfant Reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Je suis Rubin Mulungano, un jeune reporter de la ville de Bukavu. J’habite dans la commune de Bagira et j’étudie à l’institut Moke. Depuis quelques semaines, j’ai remarqué un groupe d’enfants dans mon quartier. Ils passent d’une maison à une autre pour demander de la nourriture.

Il y a cinq jours, en pleine période des vacances de Pâques, j’ai parlé avec un membre de ce groupe d’enfants. Je voulais savoir comment ils vivent et d’où viennent-ils ?

 

Il est environ 10 heures du matin. Un enfant frappe à la porte de notre maison. Il me demande s’il peut vider notre poubelle. C’est un service qu’il rend contre de l’argent ou de la nourriture. Lorsqu’il rassemble ces déchets, il va les jeter dans une décharge publique.

À le voir de près, l’enfant était habillé bizarrement. Des vêtements sales avec des chaussures trouées, cet enfant de 9 ans vit à Kabare, non loin de la commune de Bagira. Il est ainé d’une famille de quatre enfants.

 

Sa mère, vendeuse ambulante d’avocats, ne sait pas subvenir à leurs besoins depuis que son père les a abandonnés. Il y a de cela trois ans et on ne sait pas où est passé leur père.

Alors, chaque matin, cet enfant se rend tôt à Bagira avec ses amis. Ils ne vont pas à l’école. Mais, ils font du porte à porte pour quémander de la nourriture en échange d’un service, soit pour faire le ménage ou vider les poubelles.

 

La situation de cet enfant et ses amis m’a tellement touché. Lorsqu’il est passé chez nous, la nourriture n’était pas encore prête et je lui ai demandé de repasser. Malheureusement, il n’est pas revenu pour qu’on lui donne un peu de nourriture.

 

Alors, lorsque je remarque cet enfant et ses amis, ils passent leurs journées dans les rues pour chercher de quoi manger pendant que d’autres enfants vont à l’école pour préparer leur avenir. Que sera l’avenir de ces enfants ?

Cette situation me tient vraiment à cœur. J’aimerais voir les enfants de ma communauté aller à l’école pour préparer leur avenir. Ils sont le Congo de demain. Et s’ils ne sont pas formés, ils ne pourront pas contribuer à construire ce pays demain. Il est important que la société et les autorités prennent des mesures pour soutenir ces enfants et leurs familles, afin de leur offrir un avenir meilleur.

 

Encadreur : Jérémie Karagi