Emmanuel Jidisa, 16 ans, est Jeune Ambassadeur de l'UNICEF pour le climat. Formé par l'UNICEF en tant qu'Enfant Reporter, Emmanuel s'est rapidement intéressé aux questions climatiques et environnementales.

Je suis Emmanuel Jidisa, enfant reporter à Kinshasa, et j’ai 15 ans. Je suis défenseur de la jeunesse et ambassadeur UNICEF. En fait, quelques semaines après la rentrée de classe en septembre 2022, deux garçons ont été chassés. Ils se sont battus à cause de l’amour d’une fille. Et je vais vous raconter ce qui s’est passé.

Le temps passe et les deux garçons se rendent compte qu’ils ont des sentiments pour la même fille.

En fait, à cet âge, un enfant ne devrait pas se laisser aller à des passions amoureuses. Vous allez comprendre la suite. L’amour qu’ils éprouvent pour la fille commence à créer des incompréhensions entre eux. Ils n’arrivent plus à gérer leurs sentiments d’enfants et ils se sont battus en classe.

Des élèves renvoyés au nom de l’amour ?

Se battre dans mon école est strictement interdit. Et les deux garçons ont enfreint le règlement.

La direction de discipline devait les punir parce qu’ils n’avaient pas respecté le règlement d’ordre intérieur de l’école qui n’autorise pas la bagarre au sein de l’école. On a alors décidé de les renvoyer définitivement de l’école.

Ces deux élèves doivent aller voir ailleurs. Mais la fille, elle est restée à l’école. Il faudra que les parents trouvent une école pour inscrire ces deux élèves afin qu’ils poursuivent l’année scolaire. Mais, il y a un autre problème. Dans beaucoup d’écoles, les inscriptions sont déjà clôturées et quelle école voudra inscrire un élève de 15 ans renvoyé parce qu’il s’est battu à cause d’être tombé amoureux d’une fille ?

Du coup, mes anciens collègues de classe doivent rester à la maison, au nom de l’amour. Ils ne pourront reprendre l’école que l’année prochaine. Ils auront donc perdu une année aussi facilement. Leurs parents sont passés à l’école pour présenter des excuses. Ils ont aussi demandé si leurs enfants pouvaient au moins poursuivre leurs études cette année et partir l’année prochaine. Mais les responsables de l’école ont catégoriquement refusé. On peut tout de même se poser la question de savoir quel exemple ces élèves peuvent donner aux autres.

Des sanctions appropriées dans les écoles

Plus les jours passent, la situation s’aggrave et anciens collègues sont inquiets. Ils constatent qu’ils commencent à oublier les leçons apprises. Ils se sont mis à lire des livres, des romans et faire des recherches pour ne pas perdre les bonnes habitudes de lecture.

Parfois, on est triste pour eux. Ils se rendent compte qu’ils vont rester à la maison pendant que leurs amis vont en cours. Et ils sont aussi affectés, eux aussi.

L’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant reconnait à tout enfant son droit à l’éducation. Et chaque enfant a le droit d’étudier convenablement et avec dignité. Je me pose juste la question de savoir si cette sanction de renvoyer des élèves est appropriée. Je trouve qu’elle met en péril l’éducation de ces enfants. J’estime que, malgré leur forfait, les responsables des écoles devraient mettre en place des stratégies pour maintenir les élèves à l’école avec des sanctions  appropriées, pour contribuer au bien-être de l’enfant.