Benjamin Masala, est enfant reporter de Kisangani, dans la province de la Tshopo.

Je m’appelle Benjamin Mosala, enfant reporter de Kisangani. J’habite dans la commune de Makiso, juste en face de la commune de la Tshopo. En effet, dans cette commune voisine, il y a de plus en plus des groupes de jeunes qui agressent d’autres personnes.

En fait, il y a plusieurs groupes. Alors, dans certains groupes, il y a des adultes et des jeunes. Dans d’autres, il y a des enfants et des adolescents. Ils ravissent aussi les biens des passants.

J’ai moi-même été agressé

 Dans mon ancienne école, l’institut Saliboko, je suis tombé entre les mains de l’un de ces gangs appelé « Zaïrois ». Et, c’était quelque temps après la proclamation des résultats de la première période. Lors de la proclamation, ces garçons montaient sur les murs pour voir qui allait être le premier de sa classe pour qu’ils puissent le menacer à la sortie. J’étais premier de ma classe. Et je ne savais pas que j’étais la cible qu’ils cherchaient.

Après la proclamation, j’étais content de mes résultats en première période. Je ne savais pas que les « Zaïrois » étaient cachés quelque part. Je ne les voyais même pas. Ils sont sortis derrière moi et m’ont demandé de les suivre. Ils m’ont conduit sur leur site. Je ne pouvais pas refuser. Ils étaient nombreux. Je les ai suivis et ils m’ont demandé de l’argent pour acheter du chanvre et des cigarettes. Je n’avais rien.

Lorsqu’on arrive sur leur site, il y avait beaucoup d’autres personnes. D’autres jouaient aux cartes avec l’argent, d’autres aux dés, etc. C’était une maison inachevée. Sur les murs, ils avaient écrit des noms des joueurs. Juste devant les noms des joueurs est inscrit en grand « ZAÏROIS », nom du gang.

Un ancien collègue de classe devenu membre de gang

Pendant qu’on me demandait de l’argent, d’autres personnes me frappaient à la tête. Heureusement pour moi, un enfant qui était dans leur groupe m’a reconnu. Il a demandé à ses amis de la bande de me laisser.

C’était un garçon avec qui on a étudié ensemble. C’est lui qui est venu me sauver des mains de ces gens. J’ai eu peur. En fait, j’entends parler des violences des gangs, mais là, c’était moi la victime. A Kisangani, ces situations arrivent souvent dans la ville. Je demande aux autorités de la ville d’assurer la protection des populations contre ces gangs, et surtout des enfants.