Géraldine Keti, 15 ans, est enfant reporter à Kinshasa.

Bonjour. Je m’appelle Géraldine Keti, enfant reporter de la ville province de Kinshasa. J’ai 15 ans et j’étudie au Lycée Motema Mpiko. J’ai remarqué que certaines musiques et danses commencent vraiment à influencer les jeunes négativement.

À côté de notre maison dans le quartier Yolo, il y a plusieurs terrasses. Elles jouent de la musique à longueur des journées. Et franchement, les paroles de certaines chansons ne sont pas juste bonnes pour les enfants. En fait, près de la station-service Kapela, c’est toujours dans mon quartier, j’ai compté plus de 30 terrasses. Et lorsqu’elles mettent la musique, chacun veut être entendu.

Ecouter les musiques éducatives

Laël a 17 ans et habite mon quartier. Elle me dit que « la musique qu’on met dans les terrasses n’est pas instructive. On parle souvent des insanités. Cela n’apporte rien à l’éducation de l’enfant. Au contraire, ça l’influence négativement. Surtout la musique de Ba pomba qu’on appelle couramment décalée. C’est vraiment une musique de soulards et des yankees. Cela fait mal de voir des jeunes écouter cette musique et imiter ce qui se raconte dans ces chansons ».

Dans d’autres chansons, on parle de sexe, des femmes, de l’argent facile, etc. Et lorsqu’on regarde les clips de ces chansons qui passent à la télé, les filles sont à moitié nues. Les danses sont obscènes et sans pudeur, selon moi en fait.

Thérèse, une fille de 16 ans qui habite sur mon avenue, m’a confié qu’elle n’écoute pas ces musiques. « Personnellement, j’écoute la musique dite chrétienne parce qu’elle me conseille mentalement et m’éduque. Les musiques qui jouent dans les terrasses pour la plupart n’ont rien d’éducatif, et quand les filles danses, c’est obscène. Parfois, certains enfants veulent imiter », regrette Thérèse.

 

Certains jeunes copient ce qui est dit dans les chansons

Il faut dire que ces musiques ont une certaine influence sur les jeunes. C’est le cas de Yan. Ce garçon de 17 ans a fini par copier tout ce qui se racontait dans les chansons décalées.

« Moi, j’écoutais beaucoup la musique décalée. Quand j’ai eu14 ans, j’ai commencé à fumer et à prendre de la chicha. J’étais membre d’un gang ici à Yolo. J’aimais cette vie comme cela se racontait dans les chansons des ba pomba. Je voulais imiter ce que mes stars font et je ne partais presque plus à l’école », raconte ce jeune qui s’est rattrapé par la suite. « J’ai fait beaucoup de bêtises pendant cette période de ma vie. Aujourd’hui, je n’écoute plus ce genre de musique parce que mes parents me l’ont déconseillé et je les ai écoutés. Mais beaucoup de mes amis sont encore dans cette vie et écoutent toujours ces musiques qui les détruisent », déplore Yan.

Je peux dire que les filles et les garçons de mon quartier par exemple, sont influencés par ces genres de musique. Les filles s’habillent pour imiter la star féminine du moment. Et lorsque les enfants regardent les danses obscènes, cela les perturbe dans leur éducation.

Tonton Magloire, un adulte que j’ai interrogé, estime que « la musique est aussi en train de détruire les enfants au niveau de l’habillement. Les filles s’habillent indécemment et imitent des mauvaises danses. Cela a une mauvaise influence surtout de nos jours ». Les autorités devraient redoubler de vigilance sur les musiques qui sont produites et auxquelles sont exposés les enfants. Elles doivent veiller à préserver la jeunesse et à veiller à son éducation par la musique.