Exaucé Baraka est jeune reporter de la ville de Bunia, dans la province de l'Ituri.

À Bunia, les enfants en conflit avec la loi sont détenus au quartier spécial annexé à la prison centrale de la ville dans la province de l’Ituri. J’ai visité ce qui doit être considéré comme une maison de correction pour les enfants en conflit avec la loi. J’ai constaté que les enfants n’apprennent pas grand-chose. Il n’y a pas d’encadrement.

 

Mabanga, adolescent de 17 ans se trouve au quartier spécial de Bunia. Le quartier spécial est un espace aménagé pour les enfants dans le centre pénitentiaire de Bunia, dans la province de l’Ituri.

En 2018, Mabanga est poursuivi et condamné pour viol. L’adolescent y est abandonné à lui-même et sa prise en charge n’est plus assurée comme autrefois par sa famille. Les parents s’occupaient de son éducation, de sa scolarité, etc. Aujourd’hui, le cours de la vie de Mabanga est bouleversé suite à un acte qu’il n’aurait pas dû commettre selon lui.

« Chez moi, je mangeais 3 fois par jour. Ici, c’est un miracle quand on arrive à manger tous les jours et une fois dans la journée. C’est misérable : du fufu et des haricots, sans huile, donc sans soupe . Et ça, c’est chaque jour, nous a-t-il rapporté. Nous sommes abandonnés à notre triste sort. Nous ne recevons aucun encadrement des autorités pénitentiaires ».

Ce jeune adolescent Mabanga et ses 52 compagnons détenus rencontrent des situations difficiles dans leurs servitudes pénales. Oui, je dis bien, servitude pénale. Les conditions de vie dans ce quartier spécial ne sont pas réussies pour parler d’un centre d’encadrement et de rééducation pour mineurs. Ici, ces enfants peinent à manger, à boire, à s’habiller, même à se coucher. Beaucoup d’enfants détenus dorment à même le sol.

 

Est – ce normal ? 

 

L’article 113, point 5, de la loi portant protection de l’enfant stipule que le juge peut prendre la décision de mettre l’enfant dans un établissement de garde et d’éducation de l’État pour une période ne dépassant pas sa dix-huitième année… Cela n’est pas le cas pour les enfants du quartier spécial à la prison de Bunia. C’est bel et bien toute une prison!  Et les conditions dans lesquelles vivent ces enfants ne sont pas normales.

Au sein de cette maison dite de correction, les enfants sont plutôt détruits. Ceux qui étudiaient n’ont plus aucun encadrement. D’autres qui étaient en bonne santé grâce à une meilleure alimentation sont malnutris. Les adolescents qui n’étaient pas si dangereux que ça deviennent arrogants, rancuniers, fumeurs, au sein de cette maison dite de correction. Mais, de quelle correction les jeunes et enfants bénéficient t-ils réellement au quartier spécial de Bunia ? Je me pose vraiment la question.

 

Sauvons les enfants

 

Ces enfants sont placés dans ce centre de manière temporaire. Un jour ou l’autre, ils devront quitter cette prison. C’est à nous de choisir si nous voulons les aider à devenir des personnes positives dans la société ou les détruire davantage.

Nous croyons que le centre de rééducation pour enfants est de la responsabilité du gouvernement congolais. C’est à lui de prendre au sérieux la situation des enfants, car ce sont des citoyens congolais. Ces jeunes détenus aujourd’hui deviendront demain des acteurs dans la communauté. Sauvons leurs vies. Arrêtons de les détruire davantage. Pensons à leur humanité.

 

 

Encadreur : Délice Wamusonia