Prince Baelo, 17 ans, est enfant reporter de Kisangani, dans la province de la Tshopo.

Je m’appelle Baelo Prince, enfant reporter de Kisangani. J’ai 17 ans et j’étudie à l’Institut Maikazo. Depuis que le président Félix Antoine Tshisekedi a déclaré la gratuité de l’enseignement dans mon école. j’ai remarqué que les enseignements n’évoluent plus comme avant. Il est devenu difficile d’étudier dans mon école. 

 

Je suis finaliste et depuis le début de l’année scolaire 2021-2022, les enseignants ne nous encadrent pas comme il faut. On passe des heures sans apprendre quelque chose de nouveau en classe. En fait, nos journées sont quasiment libres. Certains enseignants ne viennent même plus en classe. Ils préfèrent vaquer à leurs occupations. Ceux qui viennent à l’école ne veulent pas enseigner.

 

J’ai remarqué même que depuis la gratuité, nos toilettes ne sont plus en bon état, et cela depuis qu’il n’y a plus la prime qu’on donnait à ceux qui les nettoyaient. Les personnes qui nettoyaient nos toilettes ne le font plus. Et ce sont les élèves qui doivent le faire maintenant. Celui qui dérange en classe, lorsqu’il est puni, il doit apporter des produits pour nettoyer les toilettes.

Avec la gratuité de l’enseignement, les élèves des salles de classe qui sont près des toilettes sont très exposés aux mauvaises odeurs, etc.

 

 

L’enseignement a perdu sa valeur

 

Est-ce que la gratuité devait se présenter de cette manière ? Je me pose la question parce que depuis l’arrivée de la gratuité dans mon école, l’enseignement a perdu sa valeur. Les enseignants commencent même à nous demander de l’argent pour nous encadrer. C’est un encadrement facultatif et seuls les élèves qui paient les enseignants peuvent en bénéficier. Pourtant, l’encadrement des élèves est indispensable, car ils représentent l’avenir du pays. Bien plus, leur propre avenir est en jeu. Je me demande déjà comment je vais passer mes épreuves d’examen d’État. Est-ce que je serai suffisamment formé pour cette épreuve ? Je l’espère en tout cas.

 

Avant qu’il ne soit trop tard, je demande aux autorités du pays et de l’enseignement de revoir les choses. Ils doivent en fait faire le suivi des effets de la gratuité dans nos écoles. Sinon, le pire reste à venir avec le futur des élèves qui est en jeu.