Abischai Mbayo, enfant reporter de Kipushi, dans la province du Haut Katanga

Je m’appelle Abishai Mbayo, enfant reporter à Kipushi, province du Haut-Katanga.  Je vous raconte l’histoire de Joël. Il a 12 ans.

Lorsque les enseignants des écoles primaires publiques sont allés en grève, Joël s’est lancé dans la fabrication des briques. Chaque jour, il travaille avec quelques adultes. 

Joël décide de fabriquer les briques en attendant la reprise des cours

A Kipushi, des jeunes garçons de 17 et 20 ans  fabriquent des briques pour subvenir à leurs besoins. Ils associent dans ce travail les plus petits de 12 à 15 ans pour ranger les briques. «Depuis que les enseignants sont en grève, je viens fabriquer les briques avec mes grands frères. Nous travaillons en équipe. Par jour, nous fabriquons plus de 1000 briques. On nous paie 45 Fc par brique. Et pour avoir 450.000Fc, il faut fabriquer 10.000 briques. Ce n’est pas facile », affirme Joël, jeune briquetier. 

 

C’est un travail difficile pour un garçon de son âge. Il n’est pas le seul être mineur parmi les fabricants de briques. Il y a parfois des élèves et certains enfants qui sont en rupture scolaire. Parmi les briquetiers, il y a aussi quelques jeunes diplômés d’Etat. 

Durant leurs longues heures de travail, certains jeunes se blessent avec leurs outils. D’autres tombent malades à force de soulever des charges qui dépassent leurs poids. 

 

Le manque d’emploi contraint les jeunes à exercer cette activité

Suivant plusieurs témoignages, la fabrique artisanale des briques est devenue une activité de survie auprès des jeunes sans emploi à Kipushi. 

«Malgré le fait que nous fabriquons des briques, ce travail ne nous aide pas à réaliser nos projets. Par exemple, je ne sais pas payer l’école de mes enfants», a déclaré Akim, le chef du groupe et père de deux enfants. 

Dans la fabrique

Fabrication des briques à Kipushi (@ponabana)

Akim, 20 ans, a un rêve: poursuivre ses études universitaires avec l’argent qu’il gagne comme briquetier. « Je n’ai pas pu continuer avec mes études à l’université faute de moyens. Cette activité me permets d’avoir une autonomie financière », espère-t-il. 

 

Pour moi et selon la Convention relative aux droits des enfants, le travail des enfants n’est pas possible. Et beaucoup sont souvent exploités économiquement ici à Kipushi. Je suis opposé à toute forme d’exploitation des enfants. En principe, il est interdit que les enfants travaillent. Et c’est l’adulte qui doit travailler pour le bien de l’enfant. Il faut que les autorités puissent regarder cette situation du travail des enfants à Kipushi. 

 

Encadreur : Christian Maland